AVEC PASCAL BOULANGER
Vous publiez un ouvrage qui tranche avec les précédents. S’agit-il d’explorer de nouveaux territoires ? D’écrire ce que vous n’aviez pas encore écrit ?
Depuis la parution de Septembre, déjà en 1991, chaque livre que je publie tranche, me semble t’il, avec celui qui précède. Pour une raison simple, je n’écris pas à partir d’un acquis formel, d’un procédé convenu mais à partir d’une vérité étroitement liée à des expériences subjectives, abruptes.
A partir de ce que Léon Chestov appelle un texte zéro, traumatique, caché. Quelque chose, en effet, surgit du dehors et gagne ma propre existence – une déhiscence – quelque chose vient buter et échouer qui nécessite un dévoilement. Un fond de nuit, si vous voulez, une série de mémoires instinctives et qui surgissent dans ma propre vie. Mon écriture s’ouvre au hasard, aux circonstances, aux accidents en sachant qu’une chute a eu lieu et que l’écriture poétique va tenter de renverser la malédiction en exultation. (suite…)