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Le langage de la France

Jules Hermann

ISBN: 9782914033725
344 pages
145 x 215 mm

20,00 

Catégorie :

Continent englouti de la littérature indianocéanique, les Révélations du Grand Océan cartographient l’extraordinaire rêve éveillé que le Réunionnais Jules Hermann (1845-1924) aura poursuivi sa vie durant.
Le Langage primitif de la France et Le Langage moderne de la France, second et troisième livres des Révélations, reposent sur des principes que Pérec et tout l’Oulipo n’auraient pas reniés : après la sidérante cosmogonie du Livre I, les livres jumeaux II et III constituent une tentative délirante de dictionnaire universel. Scrutant le globe à la loupe, accumulant les rubriques consacrées aux noms de la carte du monde, qu’il traduit de la langue préhistorique grâce aux « merveilleux dictionnaires malgaches » des Révérends Pères de Bourbon, Hermann met au jour les bribes et les fragments d’un Grand Récit de l’Empire lémurien.
Comme dans la tradition malgache, chaque nom de lieu, loin de se contenter de désigner un point géographique, va tenter de le décrire et de le signifier par un pli de la langue magique : motivation secrète et comme proustienne des toponymes, qui fournissent les dernières traces d’une histoire des Préhistoriques. La découverte est enivrante pour l’auteur, qui voit proliférer sur le planisphère autant de micro-récits que de noms, et se met à lire la légende des Lémuriens, partis de Madagascar et de Bourbon à la conquête de la Gaule et du monde.
Partout les traces, attestées par les dictionnaires et les coïncidences par trop extraordinaires, de la colonisation planétaire des hommes du Grand Océan – jusqu’aux Gaulois d’Hermann, qui, ironie de l’histoire, parlaient la langue des ancêtres malgaches ! Et quand le récit se reflète lui-même dans un bonheur d’écriture, il se rapproche fort d’un poème sur le bout de la langue : « Russie, de rotsy, cuir (de Russie) »… À la manière du Glossaire, j’y serre mes gloses de Leiris, Le Langage de la France est à la fois une merveilleuse imposture littéraire et une déclaration d’amour au langage, un Grand Jeu analogique où les mythes se tissent d’eux-mêmes sous l’œil médusé de l’oncle Jules, qui s’empresse de retranscrire dans l’ivresse cette histoire invisible.

Préface de Nicolas Gérodou.